Etape 9 - Le ksar fortifié de Aït Benhaddou
Mercredi 13 juillet 2016. Passé le nouveau village, nous voici enfin au bord de l'oued qui nous sépare du ksar. Dès le premier coup d'oeil, on comprend pourquoi de nombreux réalisateurs ont choisi ce lieu pour venir tourner. C'est tout simplement sublime. Parmi les nombreux films tournés ici, on retiendra le plus grand de tous : Lawrence d'Arabie. Sans oublier Gladiator, L'Homme qui voulut être roi, Alexandre, Babel et plus près de nous encore, un épisode de Game of Thrones...
La vue du vieux ksar depuis la terrasse du restaurant est sublime. Le meilleur point de vue avant d'arriver sur la route. Depuis le lit de la rivière asséchée, c'est pas mal non plus. D'ailleurs, c'est par ici que nous accédons au site. Nul besoin de prendre le pont. On traverse l'oued, le regard émerveillé par les remparts faits de terre et de roseaux.

En contournant le kasar par la droite, on traverse l'oued en passant près de la porte construite par le réalisateur des Diamants du Nil, puis on accède au village fortifié par la porte Imi-Niram. D'ici, la vue offre une perspective complète sur la citadelle de terre rouge : tours fortifiées, habitations, ruelles, arches. Sublime.

Le ksar de Ait Benhaddou aurait été fondé vers le VIIIe siècle. D'autres historiens le situe bien plus tard, entre le XIe et le XIIe siècle, sous la dynastie Almoravide. Les maisons se regroupent à l'intérieur de ses murs défensifs renforcés par des tours d'angle. Certaines de ses habitations semblent être de petits châteaux avec leurs hautes tours décorées de motifs en brique crue. Le site aurait d'ailleurs été l'un des nombreux comptoirs de la route commerciale qui reliait l'Afrique saharienne à Marrakech - on peut encore y voir un fondouk (caravansérail).

A l'entrée de la forteresse, les habitants attendent impatiemment les touristes pour leur vendre quelques souvenirs artisanaux, poteries, objets sculptés en bois et autres tissus traditionnels. Un âne permet toujours d'acheminer les marchandises jusqu'aux ruelles du kasar.
A l'intérieur du ksar***, la chaleur est torride. Il nous faut pourtant monter ses ruelles étroites pour en découvrir tous ses secrets. De minuscules escaliers s'accrochent à la colline et permettent d'accéder aux différentes terrasses du village. De près, les tours d'angle sont encore plus impressionnantes. Et même si une bonne partie des maisons sont en ruine, on s'aperçoit qu'ici et là, les habitants réinvestissent les lieux, restaurent sous l'oeil avisé de l'Unesco qui a classé le site au patrimoine de l'humanité depuis 1987.
La chaleur est suffocante, mais il faut grimper encore si l'on veut arriver au sommet du village. Des maisons effondrées bordent la volée de marches qui conduit aux terrasses.

Enfin on arrive au sommet du ksar*** où se niche l'agadir, le grenier fortifié de la kasbah. D'ici, on a une vue complète sur tout le village. Au loin, on peut même distinguer les contours du ksar de Tamdaght. Plus près, on aperçoit le cimetière juif, la maison du marabout Sidi Ali Ouamar... et de magnifiques nids de cigognes qui viennent là passer les beaux jours au sommet des tours d'angle.
Au sommet, la chaleur est encore plus accablante. Le temps de négocier un petit souvenir en bois sculpté avec un artisan du cru, et je traverse le pont qui relie le ksar au village nouveau. A table !


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